Une « base de données nationale » a été mise en place afin de faciliter les travaux de rénovation énergétique. Il s’agit, dans les faits, d’une sorte de « fiche d’identité » regroupant les caractéristiques techniques de tous les bâtiments construits en France. Objectif annoncé : améliorer l’efficacité des stratégies de rénovation énergétique à large échelle. C’est en tout cas ce qu’a annoncé le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), qui a dévoilé cette base de données baptisée « BDND » (base de données nationale des bâtiments), après 3 ans de travaux d’experts dans le cadre du programme « Profeel ». On fait le point sur le sujet.
Une vision HD du parc immobilier existant
De l’avis de La Maison Ecolo, la BDND offre une vision haute définition du parc immobilier français existant. Son objet ? Répondre au double enjeu de décarbonation et de gestion des risques naturels dans le domaine du bâtiment. Un secteur qui, pour rappel, est classé en deuxième position des domaines qui émettent le plus de gaz à effet de serre dans l’Hexagone. Dans le détail, cette base de données établie, par le biais d’un algorithme, une fiche d’identité détaillée contenant plus de 250 informations, et ce pour chaque bâtiment construit en France métropolitaine : 38 millions de logements, et environ 1 milliard de m² de locaux tertiaires. Ce n’est pas tout : afin de suivre l’évolution du parc immobilier, la BDND sera actualisée chaque année.
Mieux connaître l’état du parc existant
Les experts ont constitué cette base en agrégeant et en croisant un grand nombre de données provenant de sources publiques, et en utilisant les technologies du traitement massif de données et de l’intelligence artificielle pour compléter les informations manquantes. On trouve dans ces informations l’année de construction, le nombre de logements et de mètres carrés, les caractéristiques morphologiques et les équipements du bâtiment, les matériaux utilisés pour la construction, le type de chauffage, l’estimation de la classe énergétique et l’empreinte carbone.
In fine, le but est de mieux connaître l’état du parc existant pour optimiser les économies d’énergie, mais aussi aider différents acteurs (pouvoirs publics, collectivités, bailleurs sociaux, foncières…) à opter pour une stratégie de rénovation efficace. Sur un autre registre, la BDND offrira trois niveaux d’accès aux données, à savoir « BDND open » qui propose toutes les données publiques en libre accès, et deux autres plans plus restreints pour des raisons évidentes de confidentialité de certaines données.
Par ailleurs, deux plateformes qui utilisent la base de données nationale des bâtiments ont d’ores et déjà été mises en ligne, que sont « go-renove-particuliers » et « go-renove-bailleurs ». Bientôt, d’autres devront suivre. Parmi elles, une sera destinée aux collectivités locales. A en croire le CSTB, qui a concocté une feuille de route de décarbonation du secteur du bâtiment, des économies de 50 % du CO2 émis sont possibles avec une rénovation globale de seulement 20 % des logements les plus énergivores. A bon entendeur !