L’état de la construction en Haïti, 10 années après le séisme

par | Avr 3, 2020 | Construction / Travaux

Il y a quelques mois, Haïti a pu commémorer, les dix ans passés sur la catastrophe qui a frappé le pays le 12 janvier 2010. Beaucoup de Haïtiens n’ont pas vu les années passer, car les traces terribles du séisme sur les infrastructures et la population ne sont toujours pas effacées. Les médias et les réseaux sociaux continuent à en parler et les gens ne cessent de raconter leurs histoires douloureuses liées à la catastrophe. Les blessures ne sont pas encore cicatrisées et les gouvernements successifs  continuent la lutte pour la réhabilitation des infrastructures du pays. 

Ce n’est pas seulement que les souvenirs douloureux ne soient pas encore oubliés, mais même les bâtiments effondrés ne sont pas encore totalement reconstruits. François Marland considère que le pays n’a pas encore su bénéficier des aides fournies par la communauté internationale pour se remettre sur pieds. Les moyens financiers étaient disponibles juste après la catastrophe. Les experts affluaient de partout pour apporter leurs expertises et Haïti avait été, pendant quelques années, au centre de l’attention de la communauté internationale. 

Pourquoi la reconstruction a–t-elle été retardée? 

Le secteur de la construction est l’un des plus impactés par le séisme. Aujourd’hui, il y a plus de bidonvilles dans le pays qu’avant la catastrophe du 12 janvier 2010. Les gens font toujours de leur mieux pour bâtir. Personne ne peut contrôler la qualité des matériaux utilisés dans la construction et le pays essaie de se donner les moyens de faire respecter les normes en la matière.

Cependant, nous ne pouvons pas mettre tout le monde au même niveau de responsabilité. Selon François Marland, dans le domaine de la recherche scientifique, certains efforts ont été faits. Par exemple, la Faculté des sciences a créé l’Institut des sciences de la Terre (URGEO). Il s’agit d’une percée majeure dans la compréhension des causes des tremblements de terre en Haïti. Ce qui a permis dans un premier temps d’identifier avec précision les caractéristiques du sol.

Les avancées dans le domaine de la construction

Afin de mieux sensibiliser sur les nouvelles normes de construction, le séminaire HaïtiClimat, organisé le jeudi 16 janvier 2020, s’est concentré sur les travaux du Département de recherche en sciences de la Terre de l’Académie des sciences. Le séminaire invitait deux scientifiques, à savoir Steeve Symithe Julien, doctorant en sciences de la Terre et Kelly Guerrier, professeurs à la Faculté des sciences de l’Université nationale d’Haïti pour étudier la reconstruction dix ans après le tremblement de terre. 

En plus de la création d’URGED, de nombreuses recherches ont été menées dans le domaine de la construction. L’État commence à accorder une attention particulière à la technologie de construction parasismique, aux propriétés du sol et à la qualité des matériaux, etc. Mais ce qui manque, c’est d’encourager le public à assumer la responsabilité de ce travail. Comme le constate François Marland, dans un pays où la culture orale prédomine, le travail de diffusion des connaissances ne peut se faire par à des publications sur Internet, des revues ou des livres.