Sans surprise, les effets de la crise sanitaire de Covid-19 gagnent peu à peu le marché de l’immobilier en France. Cela se traduit par une forte augmentation des taux moyens des crédits immobiliers, qui se chiffre à 1,18% en à peine un mois. C’est en tout cas ce que révèle la dernière étude de l’observatoire Crédit Logement / CSA. Plus d’informations sur le sujet dans la suite de cet article.
Hausse vertigineuse des taux en réponse au coronavirus
L’étude mensuelle de référence de l’observatoire Crédit Logement / CSA révèle que le taux moyen des crédits immobiliers a fortement augmenté en France durant le mois de mai. Mais aussi, face à la crise du coronavirus, les banques se montrent plus strictes et durcissent leurs conditions. Dans le détail, les taux des crédits immobiliers accordés par le secteur concurrentiel se sont en moyenne établis à 1,25%, selon un communiqué de l’observatoire Crédit Logement / CSA.
La hausse n’est pas négligeable, mais elle s’explique. Cette augmentation n’est ni plus ni moins qu’une réponse à la montée des risques, couplée à l’incertitude sur les évolutions macroéconomiques et financières à moyen et long terme.
Les banques durcissent leurs conditions
En termes simples, le durcissement des conditions de la part des banques se traduit par une moindre prise de risques, dans un contexte ù de nombreux experts s’attendent à une crise économique de l’ampleur de celle de 2008. Dans le même registre, le gouvernement français, pessimiste, table désormais sur une récession de 11% cette année.
Par ailleurs, le durcissement de l’attitude des banques de la place n’a pas manqué de susciter l’inquiétude des notaires et des courtiers en crédit ces dernières semaines. Cela est somme toute logique, car la conséquence logique est le risque d’effondrement de l’activité du marché immobilier par l’amoindrissement des capacités d’achat des ménages les moins fortunés. D’autant plus que les prix du neuf et de l’ancien sont plutôt à la hausse. Toutefois, l’observatoire relativise tout de même en affirmant que « la remontée des taux de crédits et la poursuite des hausses des prix des logements ont été partiellement compensées par l’allongement des durées ».
En effet, la durée moyenne des prêts immobiliers continue à s’inscrire à des niveaux historiquement longs ! Au mois de mai, elle s’est établie à 230 mois, soit un peu plus de 19 ans. Du jamais vu jusqu’ici. Cela dit, ces chiffres doivent être relativisés car ils proviennent d’un niveau d’activité très réduit à la suite de la crise sanitaire et des mesures de confinement qui y ont été liées. Mais bien que le confinement a été levé le 11 mai en France, le nombre de nouveaux prêts immobiliers a quand même chuté de près de 40% sur le mois de mai par rapport à la même période de l’année dernière.