Immobilier en grande ville : pas de baisse de prix en vue malgré le Covid-19

par | Mai 20, 2020 | Habitat durable

En avril 2020, aucune des 30 plus grandes villes françaises n’a connu de baisse des prix de l’immobilier. C’est en tout cas ce que révèle le dernier baromètre SeLoger, qui note une stabilité des prix malgré le confinement. Plus d’infos à ce sujet dans le reste de cet article.

Des prix stables malgré le confinement

Malgré le gel des transactions dû au confinement sanitaire, les vendeurs de biens immobiliers n’ont pas remis en question leurs prétentions. Selon le baromètre SeLoger, les prix de l’immobilier étaient toujours en hausse de 10%, par rapport à la même période en 2019, dans la moitié des grandes villes répertoriées (Perpignan, Nice, Montpellier, Saint-Etienne, Paris et Marseille). A notre grande surprise, la hausse a même atteint les 20% dans d’autres communes, notamment Brest, Rennes, Villeurbanne et Lyon. Mais c’est à Strasbourg que la hausse a été la plus spectaculaire (30%), le mètre carré se négociant à plus de 4 200 euros !
Dans pareilles circonstances, on s’attend normalement à une baisse des prix de l’immobilier, du fait de la raréfaction de la demande et de la chute générale du pouvoir d’achat. Comment donc expliquer ces hausses ? La première piste de réflexion à cet égard a certainement trait à la diminution de l’offre en cette période de crise sanitaire qui a causé des déformations statistiques. En effet, le baromètre a noté une chute assez drastique du nombre d’annonces en ligne en avril 2020. A Lille par exemple, mais aussi à Angers et à Rennes, plus de la moitié des offres publiées a été retirée des plateformes en ligne. A ce niveau, ce sont les villes de Marseille, Lyon et Nîmes qui s’en sortent mieux avec une baisse des offres de près de 10%.

Le rôle de « l’épargne forcée »

Selon les économistes de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), l’épargne forcée des Français aurait atteint les 55 milliards d’euros en période de confinement. Qu’est-ce que cette épargne forcée exactement ? Durant la période de confinement, qui s’est étalée du 17 mars au 11 mai, l’argent mobilisable par les Français a paradoxalement augmenté, malgré plusieurs cas de baisse ou d’arrêt d’activité. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une grande majorité de ménages ont continué à percevoir des revenus sous plusieurs formes, notamment le chômage partiel. Et car ils étaient confinés, les Français n’ont plus les mêmes opportunités de dépense, ce qui conduit à cette fameuse épargne forcée.
Selon le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, l’épargne forcée aurait atteint le montant de 60 milliards d’euros. En tout état de cause, qu’il s’agisse de 55 ou de 60 milliards, le résultat est que les budgets des ménages se sont consolidés « grâce » au confinement. A ce propos, on peut lire sur le baromètre SeLoger que « ces évolutions sont à prendre avec des pincettes, mais permet tout de même d’illustrer certains effets du Coronavirus sur le marché de la demande ».